Trois poètes libertaires par Jean-Louis Trintignant (Jean-Louis Trintignant uvádí tři liberální básníky, 2011)

Jacques Prevert, Boris Vian, Robert Desnos. Záznam představení v divadle Odeon. Připravil  Jacques Taroni. Hudební doprovod Daniel Mille (harmonika), Grégoire Korniluk (violoncello). Použitá hudba  Johann Sebastian Bach (Extrait d’une Cantate  BWV 22 – Jesus nahm zu sich die zwölfe – Ertöt uns durch dein güte), Claudio Monteverdi (Choir et the English Baroque Soloists, dirigés par Sir John-Eliot Gardiner, natočeno v roce 2000 v King’s College Chapel v Cambridge).

Recituje Jean-Louis Trintignant.

Natočeno při živém představení s publikem, Divadlo Odeon (l’Odéon-Théâtre de l’Europe) 19. 11. 2011 (83 min.).

Pozn.: Jean-Louis Trintignant, qui foulera pour la première fois le plateau du Théâtre de l’Odéon, nous dira une vingtaine de poèmes tirés des œuvres de Jacques Prévert, Boris Vian et Robert Desnos. «L’inspiration ici commune aux trois écrivains est la fantaisie, la cocasserie et la jonglerie verbale menée de plume de maîtres. La suite prend une couleur plus politique, cette fois ce sont des textes engagés. Trintignant incarne un homme qui voit sa mort prochaine et la met en mots, dans un dernier sursaut. Un homme qui regarde sa fin en face, un homme qu’ont su dépeindre, là encore, les trois poètes.» Nicolas Blondeau, Le Progrès

Pozn. 2: 8. dubna 2009 bylo v Divadle Komedie v Praze odehráno představení „Jean Louis Trintignant čte texty Jacqua Préverta“. Představení pořádal ve Francouzský institut v rámci Týdne současného francouzského divadla.
Vedle výjimečných rolí ve filmu hrál Jean-Louis Trintignant vždy také významné role v divadle, kromě mnoha dalších v inscenacích Jeana Meyera ( Stín Juliena Greena), Jeana Vilara (Trojská válka nebude Jeana Giraudouxe), Bernarda Murata (Dva na houpačce Williama Gibsona), Clauda Santelliho (Potestad Eduarda Pavlovského).
Vždy se také věnoval veřejnému čtení: na Avignonském festivalu účinkoval v pořadech Pro Rolanda Dubillarda, Pocta Jeanu Tortelovi a William Shakespeare a v nedávné době četl Apollinairovy Básně pro Lou a Deník Jula Renarda.
V Praze přednesl texty Jacqua Préverta, který jej zaujal již ve dvanácti letech.
« Texty některých básníků, jako je Apollinaire, Prévert, René Char, Ferré a dnes skupina Grand corps malade ohromují svou krásou. »
Jean-Louis Trintignant

Jean-Louis Trintignant, épilogue poétique

C’est toujours pareil avec Jean-Louis Trintignant. Sa voix grave et traînante où roulent de lointaines années, des souvenirs cinéphiliques de soleil et des lunes de drame, installe une atmosphère crépusculaire qui vire au lugubre. Et pourtant, une touche de lumière colore cet univers où le désastre n’est jamais loin, le précipice toujours proche. On la retrouve dans un CD où l’acteur lit et interprète trois poètes libertaires : Jacques Prévert, Boris Vian et Robert Desnos. Échos et prolongement d’un spectacle qui tourne depuis près d’un an sur les routes de France, avec le violoncelliste Grégoire Korniluk, et son complice l’accordéoniste Daniel Mille.

Ensemble, ils ont déjà transcendé les vers d’Aragon. Et ceux d’Apollinaire dans un spectacle que Jean-Louis Trintignant jouait avec sa fille Marie et qu’il a repris ensuite, sans elle après sa mort tragique, tétanisant les spectateurs, lorsque d’outre-tombe, tombés des cintres, les accents de cette revenante résonnaient sur scène. Le père meurtri, visage crispé, émotions refoulées, s’appliquait à l’immobilité, masque d’impassibilité impressionnant. Soirées intimes et mémorables gravées dans la mémoire comme un murmure qui ne s’éteint pas, hante les nuits et tourne comme un refrain jamais apaisé.

Jean-Louis Trintignant relie Prévert, Vian et Desnos, ces trois poètes qui connaissaient la brièveté de la vie et réclamaient d’en connaître toutes les exaltations, les plaisirs, les bonheurs pour ne pas partir sans l’avoir embrassée, embrasée. Mais la mort est déjà là chez Desnos dans les complaintes tristes de la guerre qui l’emportera, dans les facéties de Vian, ravi trop tôt, et son poignant Déserteur restitué dans son intégralité, dans la gravité légère de Prévert qui ramasse les petits cailloux de l’existence. Avec en contrepoint les échappées musicales de Daniel Mille et les voiles du violoncelle.

À 80 ans, Jean-Louis Trintignant annonce que ce spectacle sera le dernier. Ensuite, il se perdra, devant la cheminée de sa thébaïde, dans la contemplation de la danse du feu et se réfugiera dans la méditation que son âge lui impose. Ce comédien, perpétuellement tenté par le retrait du monde sans parvenir à se départir du plaisir de la scène, pourrait bien, cette fois, tenir parole. La dernière est annoncée pour le 17 janvier prochain. Ensuite, rideau et salut l’artiste ! À moins que les rappels du public ne le ramènent sur scène pour de nouvelles lectures et découvertes. Que nous attendons, que nous espérons.

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